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Jean Derome, “Tombeau de Marin Mersenne, 3”: “Galope” (2017)

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“Tombeau de Marin Mersenne” (2017)
piano and marimba (percussion)

“Tombeau de Marin Mersenne” is a suite of dances that pays homage to this 15th-century scholar, friend of Descartes and supporter of Galileo, who wrote several scientific works as well as an extensive treatise on music, Harmonie universelle.

Marin Mersenne was the perfect Renaissance man. He was interested in mathematics, astronomy, physics, and music. A true example to others, except that as a scientific specialist, he drew up lists for the Church of scholars and literary figures suspected of atheism, including important figures — heroes, in fact — such as Giordano Bruno and Machiavelli.

I was in my twenties when I discovered Harmonie universelle, and I ended up photo- copying many excerpts from the book. These photocopies have stayed with me for 40 years, and I promised myself that I would do something with them, especially the section where Mersenne, as a precursor of combinatorial mathematics, lists the 720 melodies that can be created with the same 6 notes (C, D, E, F, G, A) — a maniacal align- ment of all possible combinations. I’ve always wondered what it would sound like as a piece of music, and I’m finally realizing my dream with “Tombeau de Marin Mersenne”.

In “Galope”, the third movement of my piece, Mersenne’s first 120 combinations of six notes that all begin on C parade in front of us.

In “Rigaudon”, I transposed these scales into numbers, from one to six, and used this series to determine the bar indicators: 120 measures with 120 bar changes. In reality, I only wrote six bars, foreseeing that they could be presented in an ever-changing order. For me, this movement is reminiscent of Zimbabwean mbira music. It also echoes Conlon Nancarrow’s pieces for player piano.

My interest in this kind of composition is to create music that is always changing, while giving an impression of stability. The listeners’ attention is maintained, as if hypnotized by their inability to guess what the next measure will be.

[FR]

Jean Derome, «Tombeau de Marin Mersenne, 3»: «Galope» (2017)

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«Tombeau de Marin Mersenne» (2017)
piano et marimba (percussions)

«Tombeau de Marin Mersenne» est une suite de danses qui rend hommage à ce moine érudit du XVe siècle, ami de Descartes et «supporter» de Galilée, qui a écrit plusieurs ouvrages scientifiques ainsi qu’un large traité sur la musique intitulée Harmonie universelle.

Marin Mersenne a incarné parfaitement l’homme de la Renaissance. Il s’est intéressé aux mathématiques, à l’astronomie, à la physique et à la musique. Un véritable exemple à suivre, si ce n’est qu’en tant que spécialiste scientifique, il a dressé pour l’Église des listes de savants et de littéraires soupçonnés d’athéisme, mettant sur ces listes des figures importantes, des héros, en fait, tels que Giordano Bruno ou Machiavel.

C’est dans ma vingtaine que j’ai découvert son Harmonie universelle et que j’en ai photocopié de larges extraits. Ces vieilles photocopies sont restées avec moi pendant 40 ans et je me suis toujours promis de faire quelque chose à partir de ces extraits, particulièrement avec cette section où Mersenne, en précurseur des mathématiques combinatoires, énumère les 720 mélodies que l’on peut créer avec toujours les mêmes 6 notes (do, ré, mi, fa, sol, la): un maniaque d’alignement de toutes les combinaisons possibles. Je me suis toujours demandé ce que ça pourrait donner comme pièce de musique et je réalise enfin mon rêve avec ce «Tombeau de Marin Mersenne».

Dans «Galope», troisième mouvement de ma pièce, défilent les 120 premières combinaisons de 6 notes commençant toutes par do.

Dans «Rigaudon», j’ai transposé ces gammes en chiffres, de 1 à 6 et me suis servi de cette série pour déterminer les indicateurs de mesure: 120 mesures avec 120 changements de mesure. En réalité, je n’ai écrit que 6 mesures, en prévoyant que ces mesures puissent être présentées dans un ordre toujours changeant. Ce mouvement pour moi évoque la musique pour mbira du Zimbabwe. On pourrait y trouver aussi un écho des pièces pour piano mécanique de Conlon Nancarrow.

Mon intérêt musical, dans ce genre de composition, est de créer des musiques toujours changeantes, tout en donnant une impression de statu quo. L’attention de l’auditeur est sans cesse maintenue, comme s’il devenait hypnotisé par son incapacité à deviner ce que sera la prochaine mesure.